« Ménaka sans armes… vraiment ? »

On le sait, le projet « Ménaka sans armes » fait parler de lui dans l’actualité depuis plusieurs mois. Il aura fallu de nombreuses négociations pour que tout le monde s’entende sur la sécurisation de la ville du Nord Mali, située à 1500 km de Bamako. Enfin les armes se taisent, enfin la population commence à retrouver le sommeil. Mais le 02 janvier, la mort de deux militaires français dans l’explosion de leur véhicule sur une mine artisanale au Nord de Ménaka semble avoir changé la donne.

 

Le gouvernement de Transition, la MINUSMA, Barkhane, les FAMa, le MSA, le GATIA, la CMA… : autant d’acteurs qui ont réussi à s’entendre et à faire aboutir « Ménaka sans armes ». Même s’il a fallu faire des concessions, pas question de perdre sa place, de perdre son statut sous peine de se voir écarté du jeu politique qui construit l’avenir du Mali. Pourtant, on est parvenu à s’accorder et même le Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile en la personne du Colonel Modibo Koré est venu apporter le soutien et la reconnaissance du président de la Transition. Cela prouve que malgré des intérêts divergents, les mouvements signataires peuvent s’entendre et surtout bâtir un Mali meilleur. Quelques jours auparavant, le GATIA du général Ag Gamou, annonce dans un communiqué un pacte de non-agression avec AQMI et l’EIGS. Une garantie que le groupe ne sera pas la cible des GAT ou bien une assurance que Ménaka sera tranquille ?

Le 03 janvier, le JNIM revendique l’attaque de la veille où deux soldats français sont morts à Ménaka. Comment la CMA et la Plateforme ont pu laisser agir ces terroristes alors qu’elles annonçaient fièrement contrôler la ville et ses alentours ?

Ne nous trompons pas. Ce sont bien les terroristes et eux seuls les responsables. Pourtant la force Barkhane qui a perdu deux des siens pointe du doigt la CMA et arrête Halatassane Ag Rhissa : Etrange ! Le général Ag Gamou quant à lui semble avoir été trompé par ceux qui, quelques jours auparavant, avaient signé ce pacte de non-agression. Le GATIA n’était pas visé, certes. Mais à travers cet événement, c’est aussi « Ménaka sans armes » qui a subi l’attaque du JNIM, jetant le discrédit sur la capacité des acteurs régionaux à sécuriser leur territoire. Le travail pour retrouver la confiance des habitants de Ménaka et des autorités sera long et fastidieux.

Ibrahim Keïta

SourceMalijet

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