Le Secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, lors de la présentation du premier rapport sur le numérique : « Sans un engagement et un investissement considérables en faveur de l’inclusion numérique, les conflits et les méfiances ne feront que croître »

Lundi 10 juin 2018, le Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la coopération numérique  a publié son rapport, le premier depuis sa création, il y a une année, par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

 

À la présentation de ce premier rapport du Groupe de haut niveau des Nations Unies sur la coopération numérique étaient présents : le chinois Jack Ma, chef du groupe Alibaba ; Melinda Gates, de la fondation Gates ; ainsi que Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU. Dans leur « Déclaration d’interdépendance numérique », l’humanité est décrite comme étant de nos jours le « pied au mur » de l’ère numérique et ainsi, confronté à de multiples risques en termes d’exploitation abusive par des entreprises privées, lit-on sur le site des Nations Unies. À en croire le groupe d’experts, pour la bonne gestion de l’espace numérique, une coopération sans faille entre les individus, les institutions, les entreprises voire les gouvernements est nécessaire pour le développement de ce secteur.

Ce rapport ne fait nul doute que le développement numérique peut largement contribuer à l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD) vers les années 2030. Outre cela, il indique le lien indénouable entre le numérique, les droits de l’homme et la sécurité. Plusieurs recommandations sont faites dans ce sens. C’est ainsi qu’il est formulé que d’ici 2030, tout adulte doit avoir un accès abordable aux réseaux numériques, aux services financiers ainsi qu’à la santé numérique. En plus de tous ceux-ci, le Groupe d’experts à travers ce rapport invite à soutenir « l’inclusion numérique », des femmes ainsi que des groupes marginalisés. Cela, à travers l’adoption de politiques dans ce sens.

S’agissant de la protection des droits de l’homme, le Secrétaire général des Nations Unies est invité à examiner la manière par laquelle les « normes relatives aux droits de l’homme s’appliquent aux technologies numériques », lit-on sur le site de l’ONU. Pour réussir pleinement cette voie, les entreprises de médias sociaux doivent être invitées à se conformer aux normes qui seront établies en la matière, recommande ledit rapport.

Cette présentation a été suivie par une discussion au cours de laquelle Jack Ma fera comprendre la place incontournable que le numérique est susceptible de jouer pour le règne d’une mondialisation plus inclusive. À l’en croire, sur les plateformes de vente en ligne, 50% des vendeurs les « plus efficaces sont des femmes ». De son côté, Melinda Gates a « insisté sur le fait que les femmes doivent avoir « une place à la table », en tant que « créatrices de société », soulignant que les femmes entrepreneures ne reçoivent actuellement que 6% du capital-risque pour les start-ups numériques et que seules 40% des femmes ont accès à l’Internet à travers la planète, explique-t-on sur le site des Nations Unies. Elle n’a ménagé aucun effort pour recommander une réglementation du domaine numérique afin de palier les craintes du futur.

Quant à Guterres, il précisera que les inégalités sont allées crescendo avec le développement du numérique. Il a invité alors à un accès de tous à l’internet. « Sans un engagement et un investissement considérables en faveur de l’inclusion numérique, les conflits et les méfiances ne feront que croître », rapporte le site internet de l’ONU. Le Secrétaire général a alors invité tous les gouvernements à un examen judicieux de ce rapport afin qu’il suscite « un débat urgent et ouvert entre gouvernements, secteur privé, société civile et d’autres sur la manière dont nous progressons ensemble en toute sécurité à l’ère de l’interdépendance numérique ».

F. TOGOLA

Source: Le Pays

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