Accusée d’ « exactions » sur des civils et de « détournements » en son sein : l’armée ouvre « une enquête »

Le ministre de la défense annonce l’ouverture de deux enquêtes, ce mardi 9 juin, sur les accusations de présumés détournements de fonds et « d’exécutions extrajudiciaires des populations civiles » lors des opérations des forces armées maliennes au centre du pays. Dans un communiqué, le général Dahirou Dembélé rassure que ces enquêtes seront « crédibles et transparentes » afin de « traduire, s’il y a lieu, les coupables devant la justice ». L’armée malienne annonce l’enquête sur les exactions alors qu’elle a été indexée par l’association « Tabital Pulaaku » et Amnesty International dans « des tueries et des disparitions forcées des civils dans les régions de Mopti et Ségou ».

Selon le ministre de la défense, des missions d’enquête opérationnelle ont été diligentées pour « faire la lumière sur les allégations d’exécutions extrajudiciaires de 29 civils peuhl à Niangassadiou et Binedama, dans la région de Mopti ». L’armée malienne est soupçonnée également d’ « exactions » de 8 personnes et de « l’enlèvement de 22 autres » dans le village de Massabougou dans la région de Ségou.

Le communiqué indique que « des sanctions seront prises par le Chef Suprême des Armées » et « les coupables seront traduits devant la justice, s’il s’avérait que ces exécutions sont l’œuvre des forces armées maliennes ». Selon le document, toutes les responsabilités seront situées dans cette affaire.

Cette réponse du gouvernement malien fait suite à un rapport d’Amnesty International accusant les forces de défense et de sécurité du Mali, du Niger et du Burkina Faso de « graves violations de droits humains ». Selon l’organisation, plusieurs cas d’exécutions extrajudiciaires et de disparitions forcées ont été recensés entre février et mars 2020 dans les communes de Diabaly et de Dogofry, dans le cercle de Niono, région de Ségou.

Pendant ce temps, les présumés détournements des fonds alloués aux forces armées et de sécurité du Mali continuent d’alimenter les débats au sein de l’opinion malienne. Un mécanisme de faux bulletins de salaire a récemment été découvert dans le département ministériel, selon des documents circulant sur plusieurs plateformes de médias. Ces documents rappellent que des améliorations des conditions de vie et de travail des militaires ont été octroyées dans le cadre de la loi d’Orientation et de Programmation Militaire. Dans un communiqué, le ministre de la défense annonce avoir ordonné une autre enquête dans cette affaire.

Ces enquêtes interviennent au moment où l’insécurité grandissante au Nord et au Centre du pays. Des attaques ont fait ces derniers jours une dizaine de morts et de nombreux blessés dans les régions de MoptiTombouctou et Menaka.

STUDIO TAMANI 

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