Résolution de la crise sécuritaire au Mali : Les professeurs de philosophie de la FSHSE proposent…

Une conférence-débat sur le thème « La crise sécuritaire au Mali : comment s’en sortir ? » a eu lieu, hier mardi 23 juillet 2019, à l’IPM de Kabalan-Coro. Cette conférence a été organisée par l’Union des étudiants en philosophie (UEP) en collaboration avec le département de philosophie de la Faculté des sciences humaines et des sciences de l’éducation de Bamako (FSHSE).

Réfléchir sur la crise sécuritaire au Mali afin d’en proposer des pistes de sortie. Telle est la lourde tâche à laquelle se sont livrés les professeurs et les étudiants en philosophie. « Les philosophes ne sont pas des ingénieurs, des jardiniers. Ils ne peuvent que penser, penser et penser ». Cette pensée de Dr Badié Hima, directeur exécutif du NDI et professeur de philosophie, donne toute la quintessence de cette conférence-débat.

En trois communications, les conférenciers ont parcouru les causes profondes et lointaines de l’insécurité au Mali. C’est ainsi que Dr Belco Ouologuem, à travers son intitulé « Quête pour la paix au Mali : dialectique des trois R », a pointé du doigt la défaillance de l’État et le mauvais rapport entre le Mali et ses partenaires étrangers, comme responsable de cette crise. « Depuis 2003, nous sommes dans un État fantôme », a-t-il fait comprendre avant de proposer la restauration de l’État, la redéfinition du rapport entre le Mali et les organisations internationales  et la réécriture de l’Accord pour la paix comme solution à la crise que connait le Mali. D’après les propos du chef de département de la philosophie, ni l’Accord ni ces organisations internationales ne feront ramener la paix au Mali.

De son côté, le professeur Bakabigny Kéita, professeur de philosophie à l’École normale supérieure (EN.SUP) de Bamako, il a proposé  plutôt l’adoption d’« une nouvelle intelligence » pour la résolution de cette crise du Mali. Faisant remonter la cause de cette situation sécuritaire jusqu’au régime de Modibo Kéita, M. Kéita suggère plutôt la mise en place d’ « un État de droit démocratique », c’est-à-dire un État qui protège les droits de ses citoyens et qui éduque ses enfants, de telle sorte qu’ils ne tombent pas dans le chômage.

Quant à Badié Hima, celui-ci rappelle l’internationalisation de la crise sécuritaire, avant de pointer la crise de la gouvernance, de la démocratie et de l’État de droit, comme les fondements de la situation sécuritaire qui sévit au Mali. Il propose alors de revenir sur les fondamentaux de la démocratie, en revoyant le fonctionnement des institutions afin que le peuple soit mieux impliqué dans la gestion des affaires de la « cité ». « On ne peut pas faire le bonheur d’un peuple sans lui », a-t-il expliqué.

Le président d’honneur de cette cérémonie, Professeur Souleymane Kéita, n’a pas pu garder sa salive. Il a apprécié cette conférence-débat à sa juste valeur, en félicitant l’intérêt qu’accordent les philosophes aux questions d’actualité. Tidiani Guindo, Secrétaire général de l’UEP est revenu sur l’importance de la philosophie dans une nation.

Cette journée, pleine de leçons, a permis aux philosophes de faire valoir leur droit à l’existence.

F. TOGOLA

Source: lepays

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