Lettre ouverte à monsieur le ministre des Transports et de la Mobilité urbaine

Monsieur le Ministre, nous saisissons cette opportunité pour vous féliciter de l’initiative prise il y a un mois de cela en ce qui concerne la mobilité de la circulation dans la ville de Bamako. Elle a permis aux travailleurs de se rendre à temps au bureau le matin et de repartir vite à la maison après la descente. Cet effort ne méritera toute sa portée que lorsque certaines dispositions sont prises au niveau de deux axes routiers importants à savoir la RN5 au niveau du poste de gendarmerie (là où l’axe routierBamako-Kangaba et l’axe Bamako-Kourémalé prennent naissance). Les remorques provenant de la République de Guinée forment un fil très long sur plus de 500m tout en occupant la moitié de la chaussée et obligeant par conséquent les autres véhicules à circuler sur l’autre moitié à partir de 17h déjà. Cette situation fait que la circulation ne se fait que sur un seul côté de la voie, alors qu’en principe, ces remorques ne doivent venir en ville qu’à partir de 22h. Plusieurs accidents sont constatés régulièrement en cet endroit.

Notons qu’au niveau des postes de péage de Mamaribougou et de Farabana, les gendarmes au poste de péage se sont transformés en agents de contrôle des motocyclistes et des véhicules de transport contrairement à leur charge qui est de maintenir la sécurité des postes de péage. Pour faire valider leurs forfaits, ils font comprendre aux usagers qu’une partie de l’argent récolté est envoyée au ministre des Transports et à celui de la sécurité. Il est arrivé que souvent ces gendarmes mettent le cachet du vétérinaire sur la viande vendue sur les lieux.

Ils assurent également la fonction de contrôleur sanitaire de viande.

Le deuxième axe sur lequel Monsieur le Ministre, vous devez veiller, c’est le trajet   qui va de Torokorobougouà Bacodjicironi. En effet, les quincailleries et les boutiques qui sont sur cette voie  créent des embouteillages permanents à cause des gros porteurs qui stationnent dans ces lieux pour décharger le ciment surtout le matin, toute chose qui constitue une cause d’étranglement de la circulation. Nous vous suggérons de mettre fin à ces désagréments afin que votre belle initiative permette aux usagers de cet axe de gagner du temps.

Aussi nous profitons de cette occasion pour vous alerter sur la mauvaise qualité des prestations de l’Agence Nationale de la Sécurité Routière (ANASER), car son rôle n’est pas perceptible pour le commun des mortels alors qu’elle est dotée d’un budget de 1,5 milliard F CFA.

Malheureusement, pour ce rôle dévolu à l’ANASER dans le cadre de la sensibilisation, il y a beaucoup à faire.Ce qui est le plus étonnant, le long du pont FAHD à la descente en direction de l’aéroport de Sénou, à côté des poteaux électriques de la bande centrale, le rôle des massifs de béton appelés les séparateurs NEW-JERSEY semble ne pas être bien défini. Tantôt on a l’impression qu’ils sont là pour parer aux chocs contre les poteaux électriques, tantôt, ils sont renversés sur la bordure de la chaussée, tantôt, on se demande aussi s’ils sont là pour servir un jour de cache pour mines afin de faire exploser un convoi présidentiel. Il faut reconnaitre que ces massifs de béton peuvent être nuisibles en tout point de vue dans leur disposition actuelle. Il suffit de peu d’espace pour cacher une bombe composée de TNT entre ces blocs et se mettre à distance pour la faire exploser au passage d’un convoi présidentiel. C’est ce que tous les spécialistes en sécurité vous diront. Cette situation ne semble gêner ni le chef de la sécurité présidentielle, ni le ministre de la Sécurité, ni le directeur des services de renseignements du Mali, ni le chef d’État-major particulier du Président de la République, ni le Directeur de l’ANASER ni IBK lui-même très tatillon sur les questions de sécurité. Nous avons signalé depuis  fort longtemps que l’ANASER est plus forte dans la publicité que dans le travail de terrain. Il y a plusieurs artères qui obstruent les passages aux heures de pointe. Cela est lié soit à des camions qui stationnent et qui déchargent à des heures de pointe leurs charges, soit aux SOTRAMA, qui ne respectent aucun code de la route, soit aux motocyclistes qui se faufilent entre les véhicules, soit aux nouveaux tricycles chinois ‘’Kata-Katani’’ qui se croient tout permis. Dans de pareilles circonstances, l’ANASER aurait dû réaliser des spots de sensibilisation sur ces cas de flagrants délits de circulation pour faire prendre conscience aux usagers les dangers qui les attendent quotidiennement. Malheureusement, l’ANASER est plus prête à donner des chiffres des accidents que de s’adonner à une véritable campagne de sensibilisation. Il ne s’agit pas seulement de réduire les accidents, mais de les prévenir. Si lors du 16ème conseil d’administration, le Président du Conseil d’Administration se flatte d’avoir formé 5000 usagers de la route, ce résultat ne se sent pas quotidiennement dans la circulation. Comment dans ces conditions peut-on imaginer créer trois directions régionales alors que le résultat obtenu à Bamako n’est guère apprécié. Il faudra assurément, un autre leadership à la tête de ce service important, car la routine s’est déjà installée et il n’y a plus aucune innovation. C’est au ministre de prendre ses responsabilités. En tout cas, il est averti dès à présent avant qu’il ne soit trop tard.

Nous osons compter sur votre clairvoyance et votre promptitude en ce qui concerne la gestion de ces défaillances. Soyez assuré, Monsieur le Ministre de notre entière citoyenneté.

La Rédaction

Le Carréfour

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