CONTRIBUTION : Le Mali en proie à la famine

Par les temps qui courent, l’inquiétude s’abat en milieu rural. Une conception générale nous enseigne ceci : « la vigilance accouche de beaux enfants ». Un être vigilant reste en permanence sur le qui-vive face à l’avenir. Cette manière d’être lui épargne sans doute d’être pris au dépourvu, en toute circonstance. C’est à cette rude expérience que je me consacre au jour le jour à Baguinéda, loin des tracasseries quotidiennes de Bamako.

 

Cette originalité m’a valu faire des remarques qui vont au-delà de mon imagination. Aujourd’hui, notre pays traverse conjointement deux crises majeures : celle relative à l’occupation du nord par les groupes armées djihadistes et une seconde liée aux manifestations des contestataires du régime de Ibrahim Boubacar Keïta. Ces phénomènes « polico-réligieux » ont considérablement contribué à dégrader l’image du Mali à travers le monde. A cela, il convient de noter une troisième crise qui profile à l’horizon, ayant trait à l’alimentation nationale.

De nos jours, personne ne peut avouer que le climat joue à notre faveur. C’est pour signaler que notre pays subit, de plein fouet, les effets du changement climatique qui se rajoute aux problèmes cités plus haut. La rareté de la pluie fait que bon nombre de cultivateurs n’ont toujours pas labouré leur champ à plus forte raison que d’entreprendre les semences. Dans la commune rurale de Baguinéda, à l’aube de l’hivernage, le constat est très amer. Par habitude au mois de juillet, pendant la deuxième semaine, il est de coutume de voir la verdure s’installer comme une nappe verte. C’est le moment où pousse à profusion les semences de mil de maïs et autres denrées alimentaires qui subviennent à notre alimentation. Or, ce qui je joue actuellement, est loin d’être le cas.

Les indices sont là, palpables et irréfutables. La pluie n’arrive que rarement. Les travaux champêtres sont loin d’être amorcés. Les paysans sont inquiets, de jour en jour, face à ce phénomène étrange. Cela signifie tout simplement que les greniers auront du mal à faire le plein. Pourtant cet autre proverbe nous enseigne ceci : un sac vide ne peut se tenir debout. Si nos compatriotes ne prennent pas les meilleures dispositions, suite à ces crises, le pays va se confronter au pire. La famine gagnerait le terrain.

Compte tenu de ces réalités palpables, un certain nombre de questions assaillent mon esprit. Comment les citoyens maliens feront face à cet autre imprévu dénommé la crise alimentaire dans un pays pauvre du Sahel ? Par quels moyens la survie serait garantie ? Allons-nous encore une fois tendre la main aux puissances occidentales en s’accrochant mains et pieds liés à l’aide internationale ? La communauté internationale est-elle là que pour aider notre Nation ?

Elle a fait de son mieux, lors des frappes aériennes pour libérer le nord du pays. Actuellement, la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) est au chevet du Mali pour amener Ibrahim Boubacar Keïta à la raison. On a la dure sensation que le chef de l’état semble avoir trouvé un arrière-goût juteux et succulent au pouvoir que ses prédécesseurs Modibo Keita, Moussa Traoré, Alpha Oumar Konaré et Amadou Toumani Touré, ignorent. Les maires détournent à volonté et reviennent reprendre leur fauteuil, comme si de rien n’était, présentant l’image du pays, comme au « FAR WEST » américain, assombrissant, de jour en jour, l’horizon. Ils sont connus de tout le monde, épinglés dans les Rapport du Vérificateur Général

Aboubacar Eros SISSOKO, libre penseur

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