Visite de la mission de la CEDEAO au Burkina : Des manifestants appellent les autorités à la vigilance

« A bas la France ! A bas la CEDEAO ! CEDEAO = France. Vive le peuple burkinabè ». Ce sont entre autres les mots scandés par des manifestants hostiles à la venue d’une mission de la CEDEAO au Burkina. Ils invitent les nouvelles autorités burkinabè à rester vigilantes et à ne pas prêter le flanc.

Rassemblés sur l’avenue Pascal Zagré, non loin de Palace Hôtel et du côté sud de la salle de conférence de Ouaga 2000, des manifestants pancartes, drapeaux burkinabè et russe en mains en veulent visiblement à la CEDEAO. Certains d’entre eux accusent l’institution sous régionale d’être restée muette aux souffrances du peuple burkinabè face au terrorisme. « Où étaient-ils durant ces sept longues années ? C’est lorsque nous décidons de prendre les choses en main que la CEDEAO vient pour s’immiscer dans nos affaires. Ils ne viennent que pour leurs intérêts », lance un manifestant en brandissant le drapeau burkinabè.

Un autre manifestant venu rejoindre le groupe situé à proximité de Palace Hôtel indique que la CEDEAO « n’a pas été capable » de mettre en place une force militaire pour défendre les peuples qui vivent l’insécurité. « La CEDEAO fonctionne avec des agendas étrangers au détriment des intérêts des peuples ouest-africains. Pourquoi le président en exercice de la CEDEAO, Umaro Sissoco Embaló, est-il allé en France avant de venir au Burkina Faso ? Nous voulons une CEDEAO réaliste qui défende les intérêts de nos peuples. »

Un autre manifestant plus modéré a demandé aux autorités burkinabè d’être vigilantes par rapport à cette visite de la CEDEAO. « Nous manifestons certes, mais si la délégation de la CEDEAO arrive, nous allons les laisser passer. Nous demandons à nos autorités d’écouter la CEDEAO. Mais si ce qu’elle a à dire ne nous arrange pas, nous ne sommes pas obligés de la suivre », a lancé Adama Ouédraogo.

 

« Nous ne voulons pas de sanctions de la CEDEAO. Nous souffrons depuis 2015. Il y a eu des attaques à Djibo, Solhan, Seytenga et un peu partout depuis sept ans, mais nous n’avons pas vu la CEDEAO. Elle ne s’intéresse aux États que lorsqu’il y a un changement à la tête du pays. Nous ne sommes pas pour la violence. Nous respectons la CEDEAO, car cette institution a été créée pour nous les peuples africains. Le problème, ce sont les chefs d’Etat qui nous créent des soucis », pense cet autre manifestant qui est du côté sud de la salle de conférences de Ouaga 2000.

A l’heure où nous quittions les lieux vers 11h, un groupe de jeunes en provenance du centre ville faisait route vers Ouaga 2000 en faisant flotter dans les airs les drapeaux burkinabè et russes.

Lefaso.net

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