Un millier de mineurs coincés sous terre en Afrique du Sud

Les secours s’activaient jeudi soir pour remonter un millier de mineurs bloqués depuis vingt-quatre heures, apparemment sains et saufs, au fond d’une mine d’or d’Afrique du Sud à cause d’une panne d’électricité provoquée par un violent orage.

Selon la compagnie Sibanye Gold, propriétaire de la mine, cette coupure de courant a provoqué un arrêt des ascenseurs et empêché dans la matinée la remontée de l’équipe de nuit de la mine de Beatrix, près de la ville de Welkom (centre).

« Nous avons encore 955 employés au fond », a déclaré jeudi soir à l’AFP son porte-parole, James Wellsted.

« Ils sont regroupés dans une zone sûre où la ventilation fonctionne. Nous leur fournissons de l’eau et de la nourriture », a poursuivi M. Wellsted, « pour l’instant tout le monde va bien ».

La région de Welkom a été frappée tard mercredi soir par un violent orage qui a provoqué la chute de plusieurs pylônes électriques et coupé les deux lignes qui alimentent la mine.

La compagnie nationale d’électricité Eskom « est parvenue à en rétablir une pendant la journée, ce qui nous a permis de remonter 272 employés », a expliqué James Wellsted.

Le reste de l’équipe de nuit, soit près d’un millier de mineurs, restait sous terre depuis vingt-quatre heures.

« Nous essayons d’installer des générateurs de secours mais nous rencontrons des difficultés avec un logiciel », a encore indiqué le représentant de Sibanye Gold.

« Nous essayons de résoudre ce problème », a-t-il dit.

La compagnie Eskom tentait pour sa part de rétablir la ligne encore coupée afin de permettre la remise en marche des ascenseurs qui desservent le puits 3 de la mine.

– ‘Négligence’ –

La profondeur à laquelle les mineurs étaient bloqués restait à préciser. Les galeries les plus basses de la mine de Beatrix descendent jusqu’à 1.000 m sous la surface.

L’Association du syndicat des mineurs (AMCU) a immédiatement réagi à l’incident, qualifié de « très grave compte tenu du nombre élevé » de mineurs prisonniers. Elle a dénoncé « le manque de plans de secours à la mine en terme de sources alternatives d’électricité ».

Selon l’AMCU, les mineurs bloqués risquent de se retrouver rapidement à court d’eau et d’alimentation.

La principale centrale syndicale du pays, la Cosatu, a pour sa part immédiatement demandé « une enquête sur cet accident » et exigé que la compagnie soit « tenue responsable pour négligence ».

Sur la même ligne, le Syndicat national des mineurs (NUM) a déploré les mauvaises conditions de sécurité des mineurs.

« Les grands groupes multinationaux comme Sibanye-Stillwater font très peu pour empêcher les accidents alors qu’ils devraient être les premiers à développer une culture de la sécurité », a regretté le NUM dans un communiqué.

Les accidents miniers sont fréquents en Afrique du Sud, qui possède les mines les plus profondes au monde. En 2015, 77 personnes y sont mortes, selon la Chambre sud-africaine des mines.

En août dernier, 5 mineurs sont morts dans une mine d’or proche de Johannesburg, ensevelis par l’effondrement d’une galerie.

Pendant des décennies, l’extraction minière, particulièrement de l’or, a porté à bout de bras la croissance de l’économie sud-africaine. Sa production a toutefois récemment chuté à cause de l’épuisement de ses réserves.

La rédaction

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