L’opposition ivoirienne rejette les réformes électorales

L’opposition ivoirienne a rejeté le projet du gouvernement de réformer la commission électorale avant les élections de la semaine prochaine.

Elle affirme qu’elle boycottera les élections. Le président Alassane Ouattara est en lice pour un troisième mandat controversé. Sa candidature a provoqué des troubles dans le pays.

L’ONU a exprimé son inquiétude face à la violence continue qui, ces derniers jours, a fait au moins sept morts et plus de 40 blessés, selon les autorités.

“Les candidats de l’opposition maintiennent leur politique de désobéissance civile et réitèrent leur demande de médiation internationale”, a déclaré jeudi aux journalistes Maurice Kakou Guikahue, porte-parole de l’opposition.

Environ 7,5 millions d’électeurs sont convoqués le 31 octobre 2020 à choisir parmi quatre candidats le prochain président de la République pour les cinq prochaines années.

Les deux principaux candidats de l’opposition – l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan – ont annoncé le boycott au début du mois.

Ils ont demandé à leurs partisans de bloquer ce qu’ils ont décrit comme un coup d’État électoral.

La situation politique en Côte d’Ivoire inquiète les partenaires du pays. L’Union européenne (UE) a appelé les acteurs politiques ivoiriens à accélérer le dialogue sur les points de désaccord.

Dans une déclaration rendue publique vendredi 23 octobre, le du Haut représentant/Vice-président Joseph Borell déplore les graves violences de ces derniers jours et exprime son inquiétude devant le manque de consensus entourant le processus électoral.

Pause dans la campagne du parti au pouvoir

Pour le RHDP au pouvoir, la campagne se poursuit malgré le mot d’ordre de désobéissance civile de l’opposition.

Cependant, le décès de Sidiki Diakité, Ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, le 23 octobre a poussé la coalition au pouvoir à suspendre sa campagne.

L’atmosphère reste tendue en Côte d’Ivoire depuis l’annonce du Président Ouattara de briguer un 3ème mandat.

L’opposition estime qu’il s’agit d’une démarche contraire aux dispositions de la Constitution mais les partisans du président ivoirien estiment que la réforme constitutionnelle autorise leur candidat à se présenter pour un nouveau mandat.

De son côté, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), a annoncé qu’il déploiera pour l’élection présidentielle du 31 octobre prochain des observateurs.

Il s’agit de l’une des premières organisations à annoncer une telle opération visant à assurer le monitoring citoyen des élections.

“Le CNDH déploiera 1500 observateurs dans 7500 lieux de vote avec un taux de couverture de 70% du territoire national” a indiqué dans une conférence de presse, Namizata Sangaré, la présidente du CNDH.

“Les observateurs du CNDH observeront le respect des droits de l’homme avant, pendant et après le scrutin présidentiel du 31 octobre au 1er novembre 2020” a-t-elle précisé.

BBC Afrique

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