Les Tunisiens élisent leurs députés sans enthousiasme

Près de sept millions d’électeurs tunisiens étaient appelés à voter ce dimanche pour élire 217 députés, mais le scrutin s’est déroulé sans engouement.

L’affluence était faible dans les bureaux de vote. A 17 h (heure locale), le taux de participation n’était que de 23,5% en début d’après-midi, selon la commission électorale nationale.

Quinze mille candidats répartis dans 1 500 listes briguent les sièges de l’Assemblée constituante.

La pléthore de candidats est constituée essentiellement d’indépendants, d’hommes d’affaires et de membres de la société civile.

 

“Je suis venu pour le vote utile, tout simplement”, a dit un électeur rencontré dans les centres de vote.

“Un élu doit représenter beaucoup pour les citoyens. Il doit être Tunisien et partager les mêmes valeurs que les Tunisiens. Il doit être anticorruption. C’est très important de nos jours”, a commenté une électrice.

Un votant dénonce le “flou” causé, selon lui, par la pléthore de candidats. “Il y a beaucoup de candidats. C’est assez flou, mais c’est important car ils vont nous représenter au parlement pour le vote des lois. Beaucoup de mes proches ne voient pas l’importance de ces élections à cause de tous les problèmes qu’il y a dans le pays”, dit-il.

Ce scrutin inédit s’est déroulé entre les deux tours de l’élection présidentielle.

La Tunisie a un régime parlementaire depuis 2011, mais l’élection présidentielle intéresse plus certains Tunisiens que les législatives.

 

Le scrutin législatif s’est déroulé dans un profond rejet des partis traditionnels.

Il a eu lieu entre les deux tours d’une élection présidentielle à suspense, pour laquelle deux candidats “anti-système” restent en course pour le second tour prévu le 13 octobre : Kaïs Saïed et Nabil Karoui, qui est emprisonné depuis plusieurs semaines. M. Karoui est sous le coup d’une enquête pour fraude fiscale et blanchiment.

Les électeurs tunisiens sont en colère contre les politiciens qui n’ont pas réussi à améliorer leur niveau de vie.

Dans certaines villes, le taux de chômage atteint 30 %. L’inflation était de près de 8 %, l’an dernier.

BBC

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