Le Rwanda s’engage à accueillir un premier contingent de 500 migrants africains bloqués en Libye

Il s’agit d’un grand espoir pour les 42 000 réfugiés africains qui y risquent leur vie.

 

Des milliers de migrants africains sont  bloqués et menacés en Libye. Le pays est en proie au chaos et à la guerre civile depuis la chute du dictateur Kadhafi, le 21 octobre 2015.Des milliers de migrants africains sont  bloqués et menacés en Libye. Le pays est en proie au chaos et à la guerre civile depuis la chute du dictateur Kadhafi, le 21 octobre 2015. (HAZEM TURKIA / ANADOLU AGENCY)

Le Rwanda s’engage à accueillir jusqu’à 30 000 migrants africains bloqués en Libye. L’offre rwandaise se fera “uniquement par groupes de 500, afin d’éviter que le pays ne soit débordé”. Un accord historique que l’Union africaine espère répliquer avec d’autres pays du continent. “Nous recevrons un nombre initial de 500 (personnes) dans quelques semaines”, a déclaré le 10 septembre 2019 Hope Tumukunde Gasatura, représentante permanente du Rwanda à l’UA, lors d’une conférence de presse à Addis Abeba, aux côtés de représentants de l’organisation panafricaine et du Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés HCR.

Un espoir pour des milliers d’Africains

Ce premier groupe est “composé principalement de personnes originaires de la Corne de l’Afrique” (Ethiopie, Somalie et Erythrée), précise un communiqué. Elles seront accueillies dans un centre de transit au Rwanda avant d’être relocalisées dans d’autres pays ou, si elles le veulent, retourner dans leur propre pays. Germaine Kamayirese, la ministre rwandaise chargée des Mesures d’urgence, a déclaré à la presse à Kigali que certains réfugiés “pourraient recevoir l’autorisation de rester au Rwanda”.

 

En raison du chaos qui a suivi la chute de l’ancien dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est devenue une prison à ciel ouvert pour les migrants originaires d’Afrique subsaharienne cherchant à rejoindre l’Europe.

L’ONU estime que 42 000 réfugiés africains se trouvent actuellement en Libye, a affirmé Cosmas Chanda, représentant du HCR auprès de l’UA. “Nous avons désespérément cherché des solutions pour ces gens (…), de moins en moins de pays à travers le monde sont prêts à accueillir des réfugiés”, a-t-il dit.

Le président Paul Kagame tient ses engagements

Le président rwandais, Paul Kagame, avait proposé dès novembre 2017 d’accueillir des Africains bloqués en Libye, dans la foulée d’un reportage de CNN montrant ce qui ressemblait à un véritable marché aux esclaves. La question a dernièrement une nouvelle fois pris de l’importance, après la mort en juillet de 40 personnes, tuées par une frappe aérienne dans un centre de détention de migrants à Tajoura, dans la banlieue est de Tripoli.

C’est un moment historique, parce que des Africains tendent la main à d’autres Africains Amira Elfadil, commissaire de l’UA aux Affaires sociales

L’UA espère que d’autres pays africains accepteront de fournir une aide similaire. Depuis 2017, le HCR a “évacué” plus de 4400 réfugiés et demandeurs d’asile de Libye, dont 2900 via un centre de transit au Niger et 425 via un centre de transit en Roumanie. Mais l’agence onusienne a été critiquée pour sa gestion des mécanismes de transit. Le centre du Niger ayant rapidement été surpeuplé, tandis que les demandes d’asile étaient traitées avec lenteur.

Le Rwanda et le HCR ont “appris de l’expérience au Niger et nous avons amélioré la procédure”, a soutenu M. Chanda, reconnaissant toutefois que “le processus sera très long”.

Selon Hope Tumukunde Gasatura, les réfugiés et demandeurs d’asile seront accueillis dans des installations qui ont déjà été utilisées par des réfugiés burundais fuyant la crise dont leur pays est le théâtre depuis 2015.

franceinfo Afrique avec agences

Suivez-nous sur Facebook sur