Le revers des Emirats dans la Corne de l’Afrique

Djibouti a annoncé en début de semaine la nationalisation du port de Doraleh sur la mer Rouge. Une décision qui permet au gouvernement de gérer la totalité des actions de ce port qui était géré depuis 2006 par Dubai Port World, une société détenue par l’Etat d’Abou Dhabi. En février dernier, Djibouti a annulé le contrat avec cette société. Les Emirats sont allés devant une Cour internationale à Londres et ils ont obtenu gain de cause. Mais Djibouti refuse cette décision et accuse Abou Dhabi d’avoir obtenu cette concession de 50 ans en corrompant des officiels. Ce revers n’est pas le premier pour les Emirats dans la Corne d’Afrique.

Les Emirats arabes unis cherchent activement à s’implanter dans les ports les plus importants de la Corne de l’Afrique, un lieu hautement stratégique pour le commerce international entre l’Asie et l’Europe.

DP World gère plus de 87 ports dans 40 pays. Et au-delà de l’intérêt économique pour les Emirats arabes unis, il s’agit d’accroître son influence dans la Corne de l’Afrique et concurrencer son voisin le Qatar.

L’annulation de ce contrat de DP World pour le terminal Doraleh est le troisième revers pour les Emirats en l’espace de 11 mois. DP World a été accusé de corruption, d’ingérence et d’avoir signé des accords illégaux dans plusieurs pays.

Djibouti, mais également le Soudan où cette société a été exclue d’une importante concession à Port Soudan après avoir cherché à influencer la privatisation du port et où le contrat est finalement revenu au Qatar.

Et enfin en mars dernier, la Somalie a également interdit les activités de DP World, accusé d’ingérence après avoir négocié avec la région indépendantiste du Somaliland pour obtenir la concession pour le port de Barbera tout en installant une base militaire.

RFI

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