La Côte d’Ivoire souhaite repenser sa filière thon pour la rendre plus durable

En 2017, l’industrie thonière ivoirienne a généré plus de 97 milliards de francs CFA (près de 150 millions d’euros) et le port d’Abidjan est le premier port thonier d’Afrique. La surpêche fait cependant peser une menace sur l’ensemble de cette économie. Autorités, chercheurs et opérateurs du secteur se sont réunis jeudi et vendredi 28 décembre pour réfléchir à des solutions pour une pêche plus responsable.

Depuis plusieurs années, organisations internationales et ONG mettent en garde contre la baisse des stocks de thons tropicaux. Une situation qui inquiète la Côte d’Ivoire, grand consommateur et surtout transformateur de thon dans la région. Sur le banc des accusés ses trouve la pêche industrielle prédominante au large des côtes ivoiriennes et surtout ses techniques controversées, comme les dispositifs de concentration de poissons (DCP), comme le souligne le professeur Jacques Datte, un des responsables du ministère ivoirien des Ressources animales et halieutiques, organisateur de la conférence.

« Ce sont des engins qu’on dépose dans l’eau pour attirer les bancs de poissons. Le problème c’est que ça pêche aussi bien les juvéniles que les poissons adultes et on va, par conséquent, vers un déficit de la ressource. En Amérique latine, ils ont bien réglementé les DCP mais nous, nous ne l’avons pas encore fait. Je pense qu’il serait important, pour nous, de le faire », alerte le professeur Jacques Datte.

Rendre la filière plus durable est aussi une préoccupation de l’industrie ivoirienne qui exporte plus de 90 % de sa production de thon en conserve en Europe. Selon Thibault Artus, responsable commercial de la conserverie Airone, ce qui fait bouger les lignes, c’est que les consommateurs sont de plus en plus exigeants.

« Ces dernières années, il y a vraiment une grande demande des consommateurs concernant la traçabilité des produits pour avoir une meilleure information sur ce qu’ils ont dans l’assiette. En tant qu’industriels, nous avons donc aussi notre part d’efforts à faire et c’est surtout travailler avec des gens sérieux qui suivent les règles internationales », explique-t-il.

Parmi les autres pistes de solutions proposées à l’issue de cette conférence figurent la promotion de l’aquaculture marine et de la pêche artisanale mais aussi le renforcement de la lutte contre la pêche illégale.

RFI

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