Guinée : Les autorités interdisent les manifestations politiques

Alors que les autorités de la Transition avec à sa Mamady Doumbouya avaient souhaités gouverner pendant 39 mois, l’organe législatif de la Transition mise en place par ces dernières a fixé, le mercredi 11 mai, la durée de la Transition à trois ans. L’organisation sous régionale avait proposé une transition de 6 mois. En effet, deux jours après l’adoption de la période de la Transition par le CNT, le régime a annoncé l’interdiction des manifestations politiques dans la rue.

Neuf mois après le renversement du régime du président Alpha Condé au pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement – CNRD avec à sa tête le Lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, le Conseil national de Transition a fixé, mercredi dernier, la durée de la période de la Transition. En effet, l’institution qui tient lieu d’organe législatif transitoire a fixé une Transition de 3 ans. Par ailleurs, deux jours après cette décision, les autorités du pays ont annoncé l’interdiction des manifestations politiques dans la rue.

Dans un communiqué publié dans la soirée du vendredi 13 mai le Comité national du rassemblement pour le développement – CNDR a déclaré que « toutes manifestations sur la voie publique, de nature à compromettre la quiétude sociale et l’exécution correcte des activités contenues dans le chronogramme (de transition) sont interdites pour l’instant jusqu’aux périodes de campagne électorale ».

Les autorités de la Transition ont, par ailleurs, invité les acteurs politiques et sociaux à circonscrire aux sièges de leurs formations pour l’occasion. « Pour mener à bien le chronogramme de la transition et de la politique de refondation enclenchés depuis le 5 septembre 2021 le CNRD invite l’ensemble des acteurs politiques et sociaux à circonscrire aux sièges de leurs formations toute forme de manifestation ou regroupement à caractère politique », rapporte le communiqué du CNRD.

Le président de la Transition guinéenne a, cependant, réitéré à l’opinion nationale et internationale qu’il n’est ni candidat à une élection, ni proche d’un parti politique.

La décision du CNT contestée

Cependant suite à la décision du Conseil national de Transition qui a fixé mercredi dernier, la durée de la période de la Transition à 3 ans, plusieurs partis politiques et mouvements d’opposition se sont insurgés contre cette annonce. Dans un communiqué, le Front national pour la défense de la Constitution – FNDC a ainsi déclaré son rejet de la décision du CNT. Elle estime que cette décision est « en violation délibérée de l’article 77 de la charte de la transition, élaborée et adoptée de façon solitaire par le CNRD ».

« La Coordination nationale du FNDC rappelle que le Conseil national de la transition n’a ni la légitimité ni les prérogatives de déterminer la durée de la transition. Elle rejette avec force ce délai adopté et dénonce l’arrogance et la volonté du CNRD de saboter cette transition chèrement acquise au prix du sang des militantes pro-démocraties », précise le communiqué de l’organisation. Cependant cette déclaration d’opposition semble être la cause de cette décision prise par les autorités deux jours après. Mais qui semble présager de nouveaux jours de contestation, le mouvement ayant indiqué qu’il organiserait de nouvelles « manifestations citoyennes pacifiques sur les voies et places publiques, pour s’opposer à la volonté du CNRD de s’offrir un mandat, par des manœuvres illégales et illégitimes ». S’achemine-t-on vers un bras de fer entre le CNRD et le FNDC ? Rien n’est moins sûr. Quand même, tous les indices les prouvent.

Ibrahim Djitteye

Source: LE PAYS

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