Faut-il accorder la nationalité iranienne à l’ancien ministre Abdelkader Messahel ?

Posée en ces termes, la question peut paraitre saugrenue  mais a une réelle sagacité en termes de diplomatie. À cette question s’ajoute d’autres questions : quel avenir diplomatique pour Messahel ? Va-t-il s’atteler à l’écriture de ses Mémoires ? Quel bilan au ministère des affaires étrangères pour Abdelkader Messahel ? Le gouvernement iranien songe- t- il  à récompenser le ‘’diplomate’’ Messahel ?

 

Durant son passage à la tête du ministère des affaires étrangères  de Mai 2017 à Mars 2019, soit presque deux ans, je retiendrai notamment les liens à rebours de l’histoire entre le régime politique algérien et la république ‘’islamique ‘’ iranienne.

Après avoir  densifié ses relations  diplomatiques avec l’Iran, le régime politique algérien a rejoint l’axe Liban-Syrie-Irak-Iran permettant  l’exportation  de la révolution islamique mentionnée par la constitution iranienne, de se développer en Syrie. Un alignement politique qui  va à l’encontre des intérêts de la nation.

Pis, l’échange de poignée de main entre le ministre Abdelkader Messahel et le dictateur chimique syrien  Bachar Al Assad  à Damas en 2016 restera dans les annales des souffles grotesques de la diplomatie bouteflikienne.

En reconnaissance de cette intense activité politique, l’ambassade d’Iran en Algérie devrait  conseiller à Abdelkader Messahel  d’entamer les démarches en vue d’une naturalisation. En effet, accorder la nationalité iranienne à titre exceptionnel serait une simple formalité administrative pour la république ‘’islamique ‘’. L’ex-ministre algérien des affaires étrangères devrait être naturalisé iranien par le guide suprême de la révolution islamique l’ayatollah Ali Khamenei, qui mettra en exergue le potentiel ‘’diplomatique’’  dont recèle Abdelkader Messahel. En outre, l’ayatollah Khamenei devrait honorer son travail, lors d’une cérémonie de remise de médaille.

Cependant, la loi de 2016 définissant les hautes responsabilités de l’Etat dont  la nature sensible exige la jouissance exclusive de la nationalité Algérienne et l’octroi éventuel de la nationalité iranienne à Abdelkader Messahel empêcheront son retour sur la scène politique en Algérie.

Désormais, les regards se tournent vers plus de synergie entre les peuples du monde arabe. Une partie de l’avenir d’une Syrie démocratique et de l’Union des pays arabes  se joue dans les manifestations populaires déclenchées le 22 Février, en Algérie. Les peuples algériens et syriens reconnaissent notamment le même héritage historique, l’héritage cananéen.

Ainsi, la démocratisation de l’Algérie favorisera son rôle de pivot en faveur de la stabilité du Maghreb arabe et incitera la Ligue des Etats Arabes à revoir sa position officielle, à l’égard de toutes  les questions restées en suspens.

Benteboula Mohamed-Salah .Géographe

[email protected]

Auteur du livre ‘’La diplomatie algérienne à deux têtes ‘’ Editions Amazon Août 2017

Suivez-nous sur Facebook sur