Développement de l’Afrique: Le Président éthiopien mise sur la révolution des données statistiques

Le succès du programme de développement durable appelle à une révolution des données pour soutenir les efforts de développement de l’Afrique à tous les niveaux, déclare ce lundi, le Président éthiopien, Mulatu Teshome.

Dans un discours d’ouverture officielle de la sixième réunion de la Commission de statistique pour l’Afrique (StatCom-Afrique-VI), Mulatu Teshome dit qu’une information statistique de qualité est cruciale, non seulement pour constituer la base aux niveaux continental et international, mais aussi pour suivre et évaluer leurs impacts sur la croissance économique et les progrès sociaux.

«La révolution des données favorise l’adoption de technologies et l’innovation à tous les niveaux des processus statistiques tels que la collecte, le traitement, l’analyse et la diffusion», indique-t-il.

Les systèmes statistiques nationaux sont les principales sources de ces données, fait-il savoir, ajoutant qu’ils doivent de toute urgence repositionner, adapter et renforcer leurs processus de production statistique afin de répondre aux besoins plus élargis, croissants et évolutifs des utilisateurs de données.

La réunion de quatre jours se déroule sous le thème, «Renforcement de la capacité des systèmes statistiques nationaux pour appuyer les politiques de diversification économique et d’industrialisation de l’Afrique».

Comme la plupart des ODD exigent des données géospatiales, le Président précise qu’il est impératif que le continent se concentre sur « l’utilisation de la technologie dans cette nouvelle ère de la révolution des données pour incorporer une révolution des données géospatiales en Afrique ».

Il partage avec les délégués le projet éthiopien de mener son quatrième recensement de la population et du logement cette année. Ce sera le premier recensement entièrement numérique du pays.

Le Statisticien général de l’Afrique du Sud, Risenga Maluleke, souligne la nécessité pour l’Afrique de travailler ensemble au renforcement des capacités statistiques pour soutenir les aspirations du continent en matière de développement.

Il dit que la technologie et le manque de financement peuvent entraver de telles aspirations mais ajoute que ces perturbateurs ne sont pas permanents, bien qu’ils puissent avoir des effets durables.

«Ce n’est que lorsque nous travaillerons ensemble que cette victoire sera certaine», indique M. Maluleke, qui souligne également la nécessité d’harmoniser les statistiques et les questions connexes sur le continent.

Pour sa part, le Directeur de la Division de statistique de l’ONU, Stefan Schweinfest, dit que le continent a besoin défenseurs de données pour défendre l’importance des statistiques pour une prise de décision éclairée.

«Nous devons comprendre le sens de l’urgence. Avoir des données fiables, précises et accessibles nous aidera à réaliser l’Agenda 2030 pour le développement durable», mentionne-t-il, ajoutant que le leadership politique est crucial dans tout le processus.

Schweinfest informe que son bureau collabore étroitement avec la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Banque africaine de développement (BAD) pour soutenir les États membres dans le recensement de la population et du logement en 2020 et renforcer les systèmes statistiques nationaux pour les ODD.

Le Directeur des statistiques de la BAD, Charles Leyeka Lufumpa, déclare qu’en travaillant ensemble en tant que communauté statistique africaine, ils devront être en mesure de répondre à la demande croissante de données nécessaires pour suivre les progrès des ODD et du plan de développement

Il insiste sur la nécessité de mettre davantage l’accent sur les statistiques économiques, ajoutant le manque de volonté politique de certains États membres d’affecter des ressources suffisantes aux recensements réguliers et aux enquêtes risquant de diminuer la fiabilité des données des comptes nationaux.

«À cet égard, nos nouveaux efforts visent à renforcer le plaidoyer sur l’importance et l’utilisation des statistiques, en ciblant principalement les principaux décideurs. Nous pensons que cela encouragera les gouvernements à investir davantage dans le développement statistique», indique Lufumpa.

Il précise que l’appel du Programme de développement durable à l’horizon 2030 pour ne laisser personne de côté exige que les systèmes statistiques nationaux investissent dans les systèmes d’enregistrement des faits et fournissent des indicateurs nationaux désagrégés permettant de contrôler les inégalités.

«Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour continuer d’appuyer la création des capacités requises dans nos pays pour générer des données fiables et à jour afin d’informer le processus de développement de l’Afrique», ajoute Lufumpa.

La 13ème session du Symposium africain sur le développement statistique (ASSD-XIII) a également débuté ce lundi sur le thème, «Renforcer les recensements de population et les comptes nationaux pour appuyer la réalisation de l’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063 – L’Afrique que nous voulons».

Les participants sont issus des Bureaux nationaux de statistique, des agences nationales de cartographie, des organisations sous-régionales, régionales, internationales et intergouvernementales, des ONG, des universités, des instituts de recherche et du secteur privé.

Pathe TOURE

Lejecom

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