Cameroun: audience en appel annulée pour le journaliste de RFI Ahmed Abba

La première audience du procès en appel du journaliste camerounais Ahmed Abba, condamné à dix ans de prison pour « blanchiment d’actes de terrorisme », qui devait se tenir jeudi à Yaoundé, a été annulée, a rapporté RFI, dont M. Abba était le correspondant au Cameroun.

Ahmed Abba journaliste camerounais rfi

« Le cas de notre confrère sera finalement étudié à une date ultérieure, car son nom a été retiré du rôle » (la liste des affaires à l’ordre du jour) de la chambre militaire de la Cour d’appel de Yaoundé, selon Radio France Internationale (RFI), dont Ahmed Abba était le correspondant en langue haoussa.

« Je ne sais pas très bien pour quelle raison » son nom a été retiré, a déclaré sur RFI l’un des avocats, maître Clément Joël Nakong, qui souhaite une nouvelle date d’audience au plus vite.

Les reports de procès sont fréquents au Cameroun. Ahmed Abba avait vu son procès en première instance reporté à 18 reprises pendant deux ans.

Ce mercredi, un comité de soutien groupant des artistes, des personnalités et des journalistes demandant la libération d’Ahmed Abba a vu le jour sous l’égide de l’ONG Reporters sans frontières (RSF).

Le comité veut « amener les autorités camerounaises à rendre au journaliste la liberté dont il n’aurait jamais dû être privée », écrit RSF dans un communiqué.

Correspondant de RFI dans le nord du Cameroun – région où sévit le groupe jihadiste nigérian Boko Haram -, Ahmed Abba a été arrêté le 30 juillet 2015 à Maroua, dans l’extrême nord du pays.

Le journaliste de RFI était soupçonné par les autorités camerounaises d’avoir collaboré avec Boko Haram et de ne pas avoir partagé les informations qu’il détenait.

Il a été condamné le 24 avril dernier à 10 ans de prison ferme assortis d’une amende d’environ 85.000 euros par le tribunal militaire de Yaoundé pour « non-dénonciation d’actes de terrorisme et blanchiment d’actes de terrorisme ».

« Ahmed Abba a toujours clamé son innocence, faisant valoir qu’il n’avait fait que son travail de journaliste », rappelle RSF, qui a placé le Cameroun à la 130e place sur 180 dans son classement des pays selon leur degré de respect de la liberté de a presse.

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