11e conférence ministérielle de l’OMC: le Mali porte le dossier Africain sur le coton

Du 10 au 13 de ce mois de décembre se tient à Buenos Aires, en Argentine, pour la 11e conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), au cours de laquelle l’intérêt de notre pays sera particulièrement porté sur le coton et les programmes, en l’occurrence les programmes d’Aide pour le commerce, dont le Cadre Intégré.

Participent à la conférence, les 164 pays membres et les Institutions Internationales impliquées dans les échanges mondiaux.
La délégation nationale est conduite par le ministre du Commerce, porte-parole du Gouvernement et Coordinateur du C-4 (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad), Abdel Karim KONATE.
L’éclat de l’événement a été rehaussé par la présence de quatre chefs d’État d’Amérique Latine.
La cérémonie d’ouverture a été émaillée par deux discours.
Le premier était celui du Directeur de l’OMC, M. AZOVEDO qui a reconnu les problèmes qui existent et semblent persister au niveau de l’application de l’Accord sur la Propriété Intellectuelle (ADPIC) et sur l’Agriculture avec les subventions internes illustrées par le cas du Coton. Il a demandé aux protagonistes plus d’efforts de part et d’autre pour arriver à aplanir les problèmes pour que tous les pays puissent tirer meilleur parti du Système Commercial Multilatéral.
Dans son discours d’ouverture Mauricio MACRI, le Président de la Nation d’Argentine, a abondé dans le même sens et a exhorté les pays membres à œuvrer pour plus d’équité, à respecter les engagements en donnant plus de force à l’OMC qui, selon lui, n’est certes pas parfaite, mais reste essentielle et importante.
Dans son adresse, lors de la plénière, plateau consacré aux discours des représentants des pays membres d’évoquer leur appréciation de la situation du commerce mondiale et les perspectives à envisager, mais c’est surtout l’occasion d’exposer leurs préoccupations, le ministre du Commerce, Abdel Karim KONATE, a évoqué avec « force » la question du coton qui, selon lui, reste pendante depuis plus d’une décennie. Il a, en sa qualité de Coordonnateur des ministres des pays de l’Initiative Coton créée en 2003 demandé d’arriver à la résolution de la question du coton par les négociations avec des concessions de part et d’autre et à terme la suppression totale des subventions internes sur le coton pratiquées par certains pays.
Deux événements importants ont été organisés à la demande des pays C 4, en collaboration avec l’OMC et le Centre du Commerce International (CCI).
Il s’agit du lancement du ‘’portail coton’’ dénommé ‘’Cotonportail.org’’.
Les pays du C-4 ont créé un portail Coton. Était présent également le Directeur General de l’OMC qui a félicité le ministre Abdel Karim KONATE pour les actions concrètes posées et dira de lui « un ami avec lequel nous avons mené beaucoup d’actions ».
Le portail du coton donne les informations sur les productions, c’est à dire l’offre, sur la Demande, les importateurs et les exportateurs, les prix, la réglementation par pays ou groupe de pays aussi bien commerciales, douanières que phytosanitaires et sanitaires, etc… (Voir papier sur le portail).
D’autre part, il y a le ‘’coton day : route du coton’’.
Autre événement organisé à l’initiative du groupe C 4, c’est le coton day avec pour point central la route du coton. Le ministre KONATE a déclaré à ce propos : ‘’en attendant de trouver une solution durable à ce problème de subvention à l’exportation et de soutien interne, le C-4 a proposé, conformément à la décision ministérielle de Nairobi du 19 décembre 2015 sur le coton et plus spécifiquement sur le volet développement du coton, le ‘’Programme Route du Coton’’.
Ce programme vise particulièrement la promotion de la transformation et de la valorisation du coton africain à travers des chaines de valeur contribuant véritablement à atteindre, à terme, une transformation substantielle de la production locale de coton. Il en résultera surement une forte création de la valeur ajoutée, de la richesse nationale et de l’emploi avec comme avantage une faible dépendance du marché international de coton fibre’’.
À cette occasion, la Côte d’Ivoire et la Guinée ont souhaité que les initiatives du C-4 pour la Défense et la promotion du coton soient élargies à leurs pays qui produisent aussi du coton.
En outre, les ministres du C-4 (Bénin, Burkina Faso, Mali et Tchad) ont rencontré la Facilitatrice de ces négociations sur le Coton, Madame Amina Mohamed, ministre du Commerce du Kenya. Elle sert de Facilitateur entre les pays du C-4 d’une part et les États Unis et autres pays impliqués d’autre part. L’occasion était bonne pour les ministres et les experts de rentrer alors dans le vif des négociations.
Il faut rappeler que le Premier ministre Abdoulaye MAIGA s’était rendu à Genève pour prononcer un discours le 30 novembre 2017 en vue de solliciter le soutien des pays de l’OMC et toute la communauté internationale pour le règlement de la question du coton.
Au Mali, le coton, c’est 4 millions de personnes, la deuxième exportation du pays, les emplois et le socle d’une agriculture intégrée (cultures vivrières et cultures monétisables ou monétaires).

Par Bertin DAKOUO

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